Lorsque l’on pense à internet on y associe instinctivement l’idée de liberté d’expression ou d’information (en tout cas on le souhaite très fort). Notre génération est dans sa grande majorité consciente des apports d’internet ainsi que de ses dangers et de ses possibilités. De nombreux débats ont été soulevés récemment sur SOPA, ACTA et les différentes lois nationales et internationales « liberticides » ou visant tout du moins à permettre à plus ou moins brève échéance un contrôle accru par nos dirigeants des échanges sur internet. Ces débats on fait prendre conscience (je l’espère) à de nombreux internautes que la question de la liberté sur internet n’était pas si acquise que ça…
Adepte du logiciel libre depuis plusieurs années maintenant je suis plus que convaincu par ce modèle de développement aussi bien du point de vue technique que du point de vue de la philosophie sous-jacente de partage, d’échange et d’entraide. J’en profite d’ailleurs pour évoquer une action que viennent de lancer conjointement trois acteurs majeurs du libre en France : https://packliberte.org/.
Toujours est-il que la question de la liberté d’expression et d’action est assez fortement relayée mais la liberté d’information ? Un débat lancé sur NewsRing hier (et très peu suivi…) m’a relancé sur une information que j’avais déjà diffusée il y a quelques temps mais sans faire de billet sur le sujet : les moteurs de recherches libres. Lorsque nous naviguons sur internet les informations que nous sommes en mesure de consulter sont bien évidemment celles qui ne sont pas bloquées par les FAI (ou tout autre instance) mais surtout, celles que l’on est en mesure de trouver au travers de notre moteur de recherche favori !
Le débat en question était : « les moteurs de recherches vont-ils restreindre notre perception du monde ? ». En effet, en Europe, 90% des recherches passent par Google. Nos recherches mais également celles des gens qui nous informent ! Sans bien sur imaginer un complot de Google pour dominer le monde (hein ? Qui a dit ça ?), il semble légitime de se poser la question du référencement et du tri de l’information. Les moteurs de recherches sont devenus des outils tellement naturel que l’on ne se pose même plus la question. Qui a entendu parlé de Blackle ? Une version customisée de Google affichant un fond noir plutôt que blanc permettant ainsi d’économiser beaucoup d’énergie au vue du temps passé sur Google ?
Il s’agit pourtant d’une idée simple, peu contraignante dans son usage quotidien mais qui est passée relativement inaperçue car il ne nous viendrait pas à l’idée de faire une recherche sur « les moteurs de recherches » et surtout de changer nos habitudes.
L’idée derrière tous ça c’est que finalement, notre crainte – justifiée au non – de la censure gouvernementale est peu de chose face à la menace insidieuse de la manipulation ou de la censure que serait en mesure d’exercer sur nous les moteurs de recherches. Cette censure pourrait de plus être appliquée de manière totalement transparente pour l’utilisateur qui ne verrait tout simplement pas le résultat en question. C’est bien ce qu’il se passe en Chine par exemple.
Le quasi-monopole exercé actuellement par les grands acteurs de ce marché amène à penser qu’il n’y a finalement pas d’autres alternatives que de compter sur la bonne volontés de ces entreprises…
Evidemment ce n’est pas le cas, le monde du libre est également de ce combat ! Le problème est toujours le même, relayer l’information.
Il existe un nombre (restreint) de moteurs de recherches nouvelle générations, des moteurs de recherches libres, anonymes et utilisant des concepts légèrement différents de ce qu’on connait. Plusieurs stratégie sont appliquées allant du méta-moteur de recherche qui réalise ses demandes sur un grand nombre de moteurs de recherches au moteur de recherche en peer-to-peer comme Yacy.
Evidemment je suis plus séduit par l’idée de Yacy car il me semble présenter l’alternative la plus viable à long terme pour ce qui est des garanties de transparence. L’idée est tout simplement d’avoir un moteur de recherche peer-to-peer. Sa puissance s’accroit donc avec le nombre d’utilisateurs, il est entièrement décentralisé (tous les « peers » sont égaux et il n’y a pas un organisme administratif central) et il n’est pas censurable et ne stocke pas le comportement des utilisateurs.
FSCONS: YaCy Demo from Michael Christen on Vimeo.
Fonctionnant sous toutes les plateformes et facile à installer, il ne reste plus qu’a ce que tous le monde s’y mette @(^_^)@
Il existe bien sur d’autres initiative comme seek, nutch, etc…
Pour aller plus loin :
- http://yacy.net/fr/index.html
- http://www.seeks-project.info/site/
- http://free.korben.info/index.php/Les_moteurs_de_recherche_anonymes,_libres_et_d%C3%A9centralis%C3%A9s
- http://faq.adullact.org/index.php?2005/09/30/14-existe-t-il-des-moteur-de-recherche-en-libre
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