En ce moment je lis le « Petit traité d’histoire des religions » de Frédéric LENOIR, ce livre est vraiment génial. Je sais enfin d’où vient « ainsi parlé Zarathoustra » (en fait c’est un poéme philosophique de Nietzsche). Le nom Zarathoustra signifie « celui à la lumière brillante » ; c’est le nom avestique de Zoroastre, prophète et fondateur du zoroastrisme, l’ancienne religion perse. Le zoroastrisme est une réforme du mazdéisme, réforme prophétisée par Zarathoustra, dont le nom a été transcrit Zoroastre par les Grecs (Ζωροάστρης, Zōroastrēs). Cette réforme, fondée au cours du Ier millénaire av. J.-C. dans l’actuel Kurdistan iranien (Iran occidental), est devenue la religion officielle des Perses sous la dynastie des Sassanides (224-651), jusqu’à ce que l’islam arrive, même si cette religion a réussi à se fondre dans le patrimoine culturel iranien. En effet, les iraniens indépendamment de leur religion, accordent beaucoup d’importance aux fêtes zoroastriennes.
Le zoroastrisme est la première religion monothéiste dont Ahura Mazdâ (pehlevi Ohrmazd) est le dieu, seul responsable de la mise en ordre du chaos initial, le créateur du ciel et de la Terre.
Persécutés par les musulmans, ils ne pouvaient plus pratiquer leur culte. La plupart des Perses se convertirent à l’Islam mais le culte zoroastrien persista chez les Guèbres, au centre du plateau iranien, à Yazd et Kerman. Cependant, de nombreux Persans s’installèrent en Inde, tout particulièrement à Bombay (Mumbai). Ils contribuèrent à développer la
ville qui devint leur centre religieux. Ces Persans y furent appelés Pârsîs. Il existe d’autres petites communautés parsi aux États Unis et dans le monde anglo-saxon. Leur population décroît cependant régulièrement partout car les Pârsîs refusent les conversions et pratiquent un mariage obligatoire strictement endogamique.
L’élément qui m’a le plus intrigué, c’est l’histoire des tours du silence. Les zoroastriens n’enterrent pas leurs morts : le corps est impur, il ne faut pas souiller la terre nourricière. Les corps des défunts sont placés dans des , où ils seront déchiquetés par les oiseaux de proie. Le sol de la tour est couvert d’un dallage de pierre, afin de protéger la terre de toute souillure. Seuls les os (ou ce qu’il en reste) pourront être ensevelis dans le trou circulaire situé au milieu de la tour.
La vie étant conçue comme un don d’Ahura Mazdā, la mort ne peut être considérée qu’avec horreur. On pense que la décomposition du corps est l’œuvre d’un démon. Des Parsis formant une sorte de caste, les Nasālāsar sont chargés d’emmener les morts dans des « Tours du Silence », appelées dakhmā par les Parsis. L’âme du mort reste trois jours dans la Tour. Le quatrième jour, elle la quitte, mais elle doit alors franchir un pont. À ce stade, se produit une manière de jugement : l’âme du juste franchit le pont et accède à la Maison des Chants, tandis que celle du méchant tombe dans les enfers. Cependant, toutes les âmes jouiront de l’instauration d’un paradis terrestre consécutive à la victoire d’Ahura Mazdā sur l’Esprit du Mal. Il s’agit d’une résurrection diffèrant de celle des chrétiens. L’enfer des zoroastriens est donc plutôt un purgatoire où l’on attend sa résurrection.
La pratique du décharnement des corps remonte à un lointain passé et se retrouve dans les hauts villages du Tibet. On trouve également en Inde des tours du silence utilisées actuellement, notamment à Bombay. En Iran leur utilisation a été interdite par Reza Pahlavi dans les années 1960. On peut cependant en voir des ruines à Yazd.
Pour aller plus loins :
- http://www.cliolamuse.com/spip.php?article366
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Zoroastrisme
- http://jacques.prevost.free.fr/cahiers/cahier_23.htm
- http://maratray.chez-alice.fr/religions/zoroas.htm
- http://www.villemagne.net/site_fr/iran-une-tour-du-silence-lieu-sacre-zoroastrien-pres-de-yazd-photo.php
- http://www.routard.com/photos/iran/45230-tour_du_silence.htm
- http://www.teheran.ir/spip.php?article19
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