Il s’agit du plus vieux mécanisme à engrenages connu, il n’eut aucun équivalent jusqu’aux premières horloges astronomiques du Moyen-Age.
Construit aux environs de -100 avant J.C., le dispositif est redécouvert au début du 20ème siècle par des pêcheurs dans une épave antique au large de l’île grecque d’Anticythère. Il faudra attendre plusieurs décennies pour que le fragment soit étudié avec attention et que l’on découvre sa fonction d’ordinateur mécanique. Aucune machine aussi complexe ne sera construite avant plusieurs centaines d’années.
La machine d’Anticythère (appelée parfois « mécanisme d’Anticythère ») est une calculatrice mécanique antique permettant de calculer des positions astronomiques. Elle a été découverte en 1900 dans une épave près des côtes de l’île grecque d’Anticythère1, entre Cythère et la Crète.
Le mécanisme est fondé sur les cycles de progression de l’arithmétique babylonienne.
Les fragments retrouvés sont conservés au Musée national archéologique d’Athènes.
C’est dans les années 50 que le physicien anglais Derek de Solla Price révéla, grâce à un procédé de désoxydation électrolytique, que son mécanisme complexe reposait également, outre la vingtaine de roues dentées déjà répertoriées, sur un ensemble d’axes, de tambours, d’aiguilles mobiles et de cadrans gravés d’inscriptions et de signes astronomiques.
Fasciné par ce mécanisme, Mike Edmunds réunit en 2005 une équipe pluridisciplinaire associant des astronomes, des physiciens, des mathématiciens et des paléographes pour percer le mystère, grâce à un appareil conçu de toutes pièces à cette fin et capable de reconstituer et de produire des images tridimensionnelles avec une précision de 50 microns.
La reconstitution virtuelle du mécanisme d’Anticythère, grâce à un procédé de tomographie informatique, a révélé un ingénieux calendrier de 365 jours tenant compte des années bissextiles, capable de reproduire les cycles métonique (après 19 ans, les même dates de l’année correspondent avec les mêmes phases de la Lune) et callippique (qui établit une correspondance entre les calendriers du Soleil et de la Lune tous les quatre cycles métoniques), ainsi que de prédire les éclipses solaires et lunaires.
Mais plus impressionnante encore est sa capacité à reproduire les variations du mouvement de la Lune, dont la vitesse varie au fil de son orbite elliptique autour de la Terre; ce qui est resté un mystère pour les astronomes pendant des siècles.
Ces variations ayant été décrites par Hipparque, astronome et physicien grec de génie qui vécut au 2e siècle avant J.-C., Edmunds et Freeth suggèrent que le mécanisme d’Anticythère aurait été fabriqué par ses disciples. Ils soupçonnent également, mais sans pouvoir le prouver, que ce mécanisme reproduit aussi le cycle de quelques planètes.
L’histoire des sciences s’interrogera longtemps sur le fait que de telles avancées mathématiques et technologiques soient restées enfouies sous les eaux de la Méditerranée pendant des siècles. Si ce n’avait été le cas, la face du monde en aurait-elle été changée ?
Et pour finir, voilà une vidéo de la machine reconstituée et qui fonctionne.
Pour en savoir plus :
- Wikipédia – fr (la version anglaise est plus complète et à jour)
- http://www.antikythera-mechanism.gr (le site officiel des recherches sur le mécanisme)
- futura-sciences
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